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LES GUERRES DU MONDE

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Il en fallait bien 15 en 2015. Quinze éclairs de génie jaillissant de nos salles obscures pour tenter d’illuminer un monde de plus en plus sombre.

Un monde qui carbure tellement au carbone, qu’il creuse une brûlante empreinte en forme de tête de mort sur la terre, poussant ainsi son sud à se noyer dans des chimères nordiques. Un monde dont la Macronéconomie sent franchement le Sapin, avec un taux de chômage qui ne dégresse pas, n’ayant rien d’autre à faire que de galoper. Un monde avec une Amérique qui se Trump dangereusement en imaginant mettre un vilain McDonald à la tête du pays de Mickey, et des libertés qui Valls dans tous les sens, au sein d’une politique nationale qui voit double et qui déchoit. Un monde dans lequel les psychopathes de dieu qui, trouvant lâchement dans la mort une raison de vivre, surgissent des ténèbres pour abattre sur nos murs, nos corps et nos valeurs…

Et puisque face à l’obscurantisme, seul l’Art peut se dresser, alors j’oppose en urgence et en état, à ces cavaliers de l’apocalypse de tout poil, mes 15 chevaliers de lumière sur grand écran, avec une France résolument féminine, qui ne revendique plus, mais tient haute sa place, et un cinéma international qui, par sa maîtrise intense du plan-séquence, apporte le vertige à la palette de ses émotions. Échec et mat(e) !!!

Mad Max Fury Road affiche#01 – MAD MAX FURY ROAD

 

 

 

 

youth#02 – YOUTH

 

 

 

 

mon roi#03 – MON ROI

 

 

 

 

BIRDMAN 1#04 – BIRDMAN

 

 

 

 

les nouveaux sauvages#05 – LES NOUVEAUX SAUVAGES

 

 

 

 

it follows#06 – IT FOLLOWS

 

 

 

 

sicario#07 – SICARIO

 

 

 

 

Lost-river#08 – LOST RIVER

 

 

 

 

victoria 1#09 – VICTORIA

 

 

 

 

a la poursuite de demain#10 – À LA POURSUITE DE DEMAIN

 

 

 

 

vice-versa-affiche-04#11 – VICE-VERSA

 

 

 

 

Mission-Impossible-Rogue-Nation_Affiche-Online#12 – MISSION IMPOSSIBLE : ROGUE NATION

 

 

 

 

maryland#13 – MARYLAND

 

 

 

 

joy-1#14 – JOY

 

 

 

 

Star-Wars-7#15 – STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE

 

 

 

 

Et pour 2016 ? Advienne que pourra…

P.E.C.

SINON DEUX, C’EST BIEN AUSSI (c’est la crise quoi…)

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STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE (J.J. Abrams – 2015)

Game of clones

À défaut d’un véritable espoir, J.J. Abrams, le Jedi du buzz en classe affaires, promu Indiana Jones consensuel de toute la popcorn culture, transforme les sabres du coffre à jouets en épées laser, et apporte à la mythique saga définitivement téléportée dans le Tomorrowland, un nouvel élan actualisé et très rythmé, voire trop. Car, le long d’un obscur scénario qui ne force pas vraiment en trainant vers l’arrière, et un visuel, certes agréablement dépixelisé, bien plus dark et raccord avec l’esthétique de la trilogie originelle, mais qui ne se transcende jamais, tout défile ici à la vitesse lumière au point de couper le souffle à l’épique…To be continued !!!

8 salopards

LES 8 SALOPARDS (Quentin Tarantino – 2016)

Grand huit

Avec ce huis clos aussi glaçant que sanglant, dans lequel huit salopards se font exploser la tronche et le reste, Tarantino, chauffé à blanc par les partitions de l’éternel Ennio Morricone, couche sur un noble 70 mm son huitième (si les 2 Bill ne comptent que pour une seule tuerie) coup de maître ou de bluff, en tous cas de poing, et dresse ainsi vers l’infini son œuvre cinéphilique. Bang bang, he shot me down !!!

P.E.C.

 

STARDUST MEMORIES

David-Bowie-Coloured-Painting

Ce qu’il y a de fascinant avec les étoiles, c’est que même mortes, elles continuent de nous éclairer…good life on Mars Major Tom !!!

P.E.C.

TROIS FILMS SINON RIEN #38

SPECTRE

SPECTRE (Sam Mendes – 2015)

Moribond

Les craintes et les attentes étaient aussi nombreuses que fondées face aux velléités de Sam Mendes de faire réapparaitre les fantômes du passé de l’espion qu’on aimait. De revenir ainsi, après la tonitruante remise à zéro et en muscles de CASINO ROYALE (Martin Campbell – 2006), aux vieux codes de 007, allant même jusqu’à convoquer son ennemi juré, Blofeld, sorte Moriarty tout aussi british mais bien moins élémentaire, cabotiné ici au minimum syndical par Christoph Waltz. Mais voilà, après une superbe scène d’ouverture sous forme d’un plan-séquence aussi ample que classieux, et quelques clins d’œil couchés à grande vitesse, le manque d’envie généralisé domine l’ensemble de cette 24éme mission. Sa majesté sérénissime le public, est manifestement en train de perdre un de ses meilleurs agents plus vraiment secret, qui demande à faire valoir son permis de mourir, le triple zéro !!!

Knight_of_Cups

KNIGHT OF CUPS (Terrence Malick – 2015)

Un ange déchu qui déçoit

Largué au beau milieu du vide hollywoodien, le mutique Christian Bale, erre sans but mais avec une consternante gravité, entre une image paternelle si superficielle, qu’elle ôte toute épaisseur à l’énorme Brian Dennehy, et une succession de silhouettes féminines tellement évanescentes, qu’oser prétendre à toucher un cachet pour leur prestation, serait un véritable braquage à mimines désarmantes. Ayant manifestement découvert, et du coup abusant de la fonction « fisheye » de sa caméra, ce qui donne un aspect sphérique à l’image, le tout autant mythique que mystique réalisateur, de plus en plus loin de sa chère et vraie nature, nous démontre clairement qu’il tourne en rond. Car là où jadis, en étant moins prolifique mais bien plus prolixe, Malick nous contait magnifiquement l’universel, il finit par ne plus rien faire d’autre que de se la raconter, cloîtré dans sa fabuleuse dialectique, sa poésie visuelle et habitée devient redondante et autocentrée, n’étant plus que l’ombre de sa lumière.

JOY

JOY (David O.Russell – 2015)

Coup de ballet

Jouant avec un aspect presque factice et très confiné qui donne une impression de conte de fée dépressif sous forme soap opera réaliste, David O.Russell absorbe toute la force et le courage de son héroïne fétiche, la toute mimi et dévouée Jennifer Lawrence, qui, complètement essorée par une famille toujours aussi dysfonctionnelle, se frotte comme une aliénée aux renoncements imposés. Avec ce cinéachat ventant les justes mérites des femmes, David O.Russell n’innove jamais, mais recycle avec brio et à l’infini son cinéma, que ce soit dans son fond, l’hymne au triomphe des faibles, et dans sa forme, le perpétuel mouvement de caméra et de musique, pour ainsi nous donner de la joy sans division !!!

P.E.C.

LE RAIDE HOT ZIZI PÉPÈRE

Californication

CALIFORNICATION (Tom Kapinos – 2007/2014)

Sous couvert d’un brûlant désir d’écorner la puissante image du rêve en exhibant crûment l’envers de son décor, ce qui pourrait être symbolisé ici par la punk attitude de la Porsche du dandy décadent qui n’a plus qu’un seul phare en état de marche, il faut bien toute la magie de Hollywood à ce SEX AND THE CITY (Darren Star – 1998/2004) sévèrement burné, pour rendre définitivement sexy un quadra obsédé, alcoolo et toxicomane qui erre dans un monde béni par le Rock’n’roll, dans lequel les filles et l’argent facile coulent à flots sur des irresponsables aussi pervers que narcissiques. Finalement, je ne suis qu’une version allégée de Hank, avec beaucoup moins de sexe, d’alcool et de drogue, mais surtout moins de talent et d’abdosMoody réalité !!!

P.E.C.

TROIS FILMS SINON RIEN #37

american ultra

AMERICAN ULTRA (Nima Nourizadeh – 2015)

Rebelles moches

Faussement subversif et djeun’s, mais franchement laid et mou, ce tout petit flim, frise la totale indigence avec sa réal encore plus je-m’en-foutiste que ses personnages, qui ne nous épargne aucune faute de goût, excepté peut-être, celle de ne pas tourner court. Ultra nul !!!

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MARYLAND (Alice Winocour – 2015)

Bodylargue

Avec ce polar obsessionnel, dans lequel les mots se font avaler par la tension des corps, effaçant l’intrigue derrière une ambiance qui, tout en gardant une certaine distance, ne nous lâche pas une seule seconde, Alice Winocour construit un huis clos aussi étouffant par ses cadrages très rapprochés, qu’envoutant grâce à son minutieux travail sur le son. MARYLAND est un pays lointain, mystérieusement beau…

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YOUTH (Paolo Sorrentino – 2015)

Cure de jouvence

Quand l’impressionnisme baroque sublime toute la laideur du monde, chaque plan, mouvement, respiration devient un poème définitif du 7éme art. En convoquant tous nos sens, les odes symphoniques de Sorrentino nous chantent, dans un grandiose murmure, le temps qui s’enfuit. Elles capturent la substantifique moelle du cinéma pour nous rappeler en quoi l’Art nous est essentiel, et l’ahurissante beauté des images nous redonne le vrai goût de la vie. Après un été cinématographique aussi pourri, ça fait du bien de se décrasser l’âme et l’esprit…Grazie mille Paolo !!!

P.E.C.

CINÉMA PARLANT

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Les voix du cinéma se devant d’être pénétrables, elles résonnent dorénavant autour d’une table ronde à laquelle nous convie l’hétéroclite équipe du PotesClap, podcast amateur de cinéma, qui réchauffe à blanc les morceaux choisis de l’actualité cinématographique du mois. Et puisque maintenant, le média roi ne se zappe plus, mais se double-clic, il y a même une chaine You Tube

À TAAAABLE !!!!

P.E.C.

TROIS FILMS SINON RIEN #36

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MAGIC MIKE XXL (Gregory Jacobs – 2015)

Petite taille

Jouant à la queue leu leu derrière un premier opus étonnamment jouissif (MAGIC MIKE (Steven Soderbergh – 2012)), qui fit pleuvoir les billets verts en effeuillant avec subtilité les pièges d’un monde de la nuit aussi attractif que destructeur, cette version XXL se plante dans les grandes largeurs. Ficelé dans un scénario aussi ténu qu’un string, qui transforme le drame pailleté en une grotesque pantalonnade contredisant tous les enjeux développés couchés par le grand frère, le film nous étale une vanité vaine qui se trémousse mollement sur une scène désertée par ses parties nobles (Matthew McConaughey), obligeant ainsi les muscles du fond (Joe Manganiello…) à devenir maladroitement saillants pour se faire croquer par la honteuse caricature d’un girl power mal dégrossi. Face à une telle débandade, il est grand temps de rhabiller cette nudité devenue nullité…

nos futurs

NOS FUTURS (Rémi Bezançon – 2015)

Album photo

Avec autant de maladresse que de tendresse, jouant sur le fil invisible qui relie la nonchalance de Pierre Rochefort à la gouaille de Pio Marmai, Rémi Bezançon continue de travailler son art de vivre le souvenir, la famille, les amis et les morts. Mais le problème est que, quelles que soient les qualités et la sincérité de ses projets, jamais il ne retrouvera la résonance de cette incroyable justesse qui donna, entre rires et larmes, le parfait équilibre du PREMIER JOURS DU RESTE DE TA VIE (2008). La véritable souffrance d’un auteur même passéiste comme le nôtre, et probablement bien plus que la non reconnaissance, est de voir son chef-d’œuvre derrière lui, faisant ainsi, dans l’assombrissement de tout avenir créatif, de ce gentil NOS FUTURS, un terrible aveu de no future

Victoria

VICTORIA (Sebastian Schipper – 2015)

Une descente aux enfers sans montage

Ramené à sa forme la plus simple, la plus pure, le langage cinématographique s’articule ici dans un seul souffle, une longue et unique suffocation renfermant une bande de papillons de nuit, qui virevoltent sous la contrainte de leur absolue liberté, avant de s’éteindre définitivement une fois rallumées les lumières du jour et de la salle. Éreintante, l’expérience marathon portée à bout de bras et d’œil, finit par tourner en rond et court, nous laissant ainsi complétement étourdi par le vertige de cette compression formelle de l’espace-temps, mais démontrant une fois encore, comme le fit le sprint effréné de Lola (COURS, LOLA, COURS (Tom Tykwer – 1999)), l’extraordinaire capacité du cinéma allemand à s’emparer de l’énergie polyculturelle de la jeunesse européenne.

P.E.C.

TROIS FILMS SINON RIEN #35

moment egarement

UN MOMENT D’ÉGAREMENT (Jean-François Richet – 2015)

Temps perdu

Le trait est lourd comme ce n’est pas permis, les situations y sont aussi improbables que mal agencées, et les dialogues, mâchés par des comédiens jamais dirigés, sont caricaturaux et pas plus écrits…bref, à part peut-être leur charme naturel, rien ne fonctionne vraiment sur cette carte postale écornée, où tout le monde se trahit honteusement, à commencer par le producteur, Thomas Langmann, qui à l’instar du personnage sur-joué par François Cluzet, semble de toute évidence, détester son défunt père, Claude Berri, géniteur du film original (1977). Les vacances c’est l’enfer, la famille c’est pire !!!

entourage film

ENTOURAGE (Doug Ellin – 2015)

Bigger but not stronger

Ainsi Hollywood débarque au cinéma, mais pour une fois, pas sous la forme d’une irrespectueuse adaptation, ni d’un remake malhonnête, ou bien encore d’un immonde reboot. Non, ici c’est tout naturellement un épisode, un épisode beaucoup plus long qui nous est offert en guise de bouquet final. Alors d’accord, en plus d’être totalement excluant pour tous ceux qui n’ont jamais suivi la série, toute cette débauche n’a pas vraiment de raison d’être, mais pour les autres, quel immense plaisir d’assister sur grand écran aux monumentales crises de colère du plus grand agent artistique de tous les temps, le faster Ari Gold (Jeremy Piven) !!!

Kingsman

KINGSMAN (Matthew Vaughn – 2015)

Bond-ass

Dans ce 007 très agité du shaker, qui ramasse à la grosse cuillère tous les gimmicks de la pop culture Next Gen, les agents vraiment spéciaux y sont flingués à quatre épingles, sans chapeaux melons pourtant gonflés, ni bottes de cuir pourtant bien aiguisées, mais, standing oblige, avec parapluies explosifs et autres gadgets à gogo. Une assiette anglaise copieuse dans tous les sens du terme, plus proche d’un bourratif fish and chips que du plat finement gastronomique. God save the kidding !!!

P.E.C.

TROIS FILMS SINON RIEN #34

The_Gunman

THE GUNMAN (Pierre Morel – 2015)

Porte-flingues en portefeuille

Probablement attiré par sa vague toile de fond sur les ONG, Sean Penn, bien qu’hyper-musclé, peine à donner un semblant de corps à cet imbroglio de scènes d’action très à la Bourne, torchées avec de gros sabots par un énième bourrin issu de l’écurie Besson…Quand on tire plus haut que son trou de balle, on rate systématiquement sa cible !!!

Ex-Machina

EX_MACHINA (Alex Garland – 2015)

IShe

À l’image de son propos, cette transposition high-tech de la femme fatale, se montre aussi intelligente qu’artificielle, et impose froidement, le long d’un circuit fermé, toutes les tensions ultra-codées du polar, jusqu’à son dénouement programmé d’avance. Dieu créa la femme, et l’homme créa l’objet…

Vice-Versa

VICE-VERSA (Pete Docter – 2015)

Palette graphique sensationnelle

En mettant de la couleur dans les émotions, et vice-versa, Pixar anime avec simplicité l’universel, et retrouve enfin les grands pixels fondateurs qui firent sa gloire ainsi que notre bonheur. Car, perdue dans l’ombre des gigantesques oreilles d’un Mickey de plus en plus tentaculaire, on pouvait craindre que la merveilleuse ampoule à idées de la lampe Luxo jr. (premier court métrage emblématique du studio – 1986), se soit définitivement éteinte. Mais grâce à une réalisation particulièrement soignée par Docter, cette tendre parabole sur le douloureux passage du monde de l’enfance à celui de l’adolescence, moment étrange où tout se mélange, se complique, apparaît comme étant une véritable lueur d’espoir. Y’a d’la joie, bonjour bonjour tristesse… 🙂

P.E.C.