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TROIS FILMS SINON RIEN #21

mars 20, 2014

american bluff

AMERICAN BLUFF (David O. Russell – 2014)

Histoires d’O.

Après avoir reconstitué nos stocks de sérotonine avec sa thérapie de groupe (HAPPINESS THERAPY – 2013), David nous embrouille en faisant virevolter une caméra d’escroc entre de longues pattes d’eph aux faux plis très académiques, portées par des as de pique qui ne manquent pas de toupet. Ainsi dans ce casino déloyal, on retrouve tous les infidèles de la maison Russell, avec notamment Christian Bale en chauve qui ne sourit jamais, véritable yo-yo hollywoodien sponsorisé par Weight Watchers, suivi de Bradley Cooper, prenant ici le risque capillaire de friser le ridicule, ou bien encore, Amy Adams, qui relance le jeu en faisant plonger tout son petit monde dans un décolleté. Mais à la fin d’une partie aux enjeux bien trop capillotractés pour être honnêtes, servie par un gang des postiches trop voyants pour être « bien vu », cette fausse main gagnante se révèle n’être qu’une belle arnaque verbale à la flamboyance plus proche de l’esbroufe que de Scorsese. Un coup pour rien…

L AMOUR EST UN CRIME PARFAIT

L’AMOUR EST UN CRIME PARFAIT (Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu – 2014)

Hitchcock sous neiges artificielles.

Déconstruction mentale d’un taiseux au tabagisme sexuellement ultra-actif, qui, complètement écartelé par son perpétuel va-et-vient dans un no man’s land blanc, sorte de passerelle sauvage entre le confinement castrateur du chalet familial à tendance incestueuse, opposé à l’open space vitreux universitaire, au sein duquel il se transforme en un magistral prédateur, glissant tout schuss vers la folie meurtrière. Ainsi, pendant que le verbe atteint ses lointains sommets en se chauffant entre des seins de glace, le spacieux jeu de hors-piste, nous plante dans une étrange brume, une obscurité lumineuse qui efface peu à peu toutes traces du réel. Cette invitation à se perdre, fait alors écho à une de ses phrases au relief tout indiqué, « une expérience de paysage, est avant tout une expérience de soi. »

the-grand-budapest-hotel

THE GRAND BUDAPEST HOTEL (Wes Anderson – 2014)

Les contes d’Anderson.

A l’aube de l’année Zéro d’une Europe à la fantaisie toute cosmopolite, ce vertigineux cinq étoiles, renferme dans chacune de ses extravagantes suites parfaitement alignées, une pléiade d’illustres trombines, poètes mathématiciens, qui tels un ensemble bigarré de poupées gigognes, apportent tour à tour leur note d’originalité à cette partition comique, rigoureusement décalée. Ayant troqué son vieux banjo texan pour une noble balalaïka au raffinement suranné, le grand Wes, en contremaitre de génie, orchestre sur un rythme endiablé sa gigantesque ronde carrée, sorte de roulette en perpétuel mouvement, qui place l’action très haut perchée sur de factices montagnes russes, là où se forment les glaces intemporelles de cette pièce montée au goût pastel. Un élégant travail d’orfèvre, qui fait de ce Cluedo magique servi sur plateau d’argent, un jubilatoire spectacle loin d’être fictif. Ça c’est palace !!!

P.E.C.

From → CINEMA

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