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TROIS FILMS SINON RIEN #05

novembre 17, 2012

TIME OUT  (Andrew Nicol – 2011)

À bout de souffle

Car on était en droit d’attendre beaucoup plus de cette course orchestrée par le réalisateur du film génétiquement modifié BIENVENUE A GATTACA (1997), et qui par les thèmes abordés, aurait pu être cauchemardé par le grand maître de la littérature S.F., Philip K. Dick. Dans un univers aseptisé par la ligne épurée d’un design futuriste trouvant son essence dans le rétro, les humains sont programmés pour ne vieillir que jusqu’à 25 ans. Principe intéressant qui ne fait qu’effleurer l’idée incestueuse d’un fils vivant avec sa mère physiquement du même âge que lui. Puis, l’égalité esthétique laisse place à l’inégalité du temps qui reste à vivre, devenant ainsi la base monétaire d’un monde dans lequel les riches gaspillent celui qu’ils ont largement devant eux, pendant que les pauvres peinent à joindre les deux aiguilles du cadran. Il faut donc perdre du temps en travaillant pour en gagner. Mais voila, incarnant un Robin Des Bois bien décidé à remettre les pendules à l’heure, le gentil Justin Timberlake, qui ne fait plus que ses petits pas chassés sur grand écran (BLACK SNAKE MOAN, THE SOCIAL NETWORK…), ne parvient pas à donner souffle et âme à ce récit neurasthénique, tellement poussif qu’il crée un véritable décalage entre son fond et sa forme. Ce qui aurait dû être éreintant par son rythme effréné, devient fatiguant par sa mollesse, et se vautre lamentablement dans la marge du hors-sujet. Et puisque time is money, mieux vaut prendre jambes à son cou pour fuir tout ceci !

LOOPER (Rian Johnson – 2012)

Toi toi mon moi

Comme c’est le cas pour beaucoup de films d’anticipation, Rian Johnson semble s’être très largement inspiré du travail de Philip K. Dick (BLADE RUNNER, TOTAL RECALL, MINORITY REPORT, NEXT, L’AGENCE…), écrivain schizophrène qui n’a eu de cesse de faire courir ses héros après un temps qui s’enfuit, combattant l’oubli pour préserver leur identité, la substance même de leur humanité. S’inscrivant dans une esthétique post-MATRIX bien digérée, le film emploie une multitude d’effets de style qui s’accordent parfaitement les uns avec les autres, pour ainsi nous en mettre plein les yeux sans pour autant délaisser notre cerveau. Il affronte avec panache le paradoxe hyper casse-gueule de l’espace-temps, boucle aisément tous les loopings de son récit, le rendant à la fois haletant, fluide et lisible. Les deux antihéros (tueurs à gages intemporels à la solde de la mafia), qui en réalité n’en forment qu’un, sont interprétés par un Joseph Gordon-levitt physiquement transformé pour coller au plus près de son avenir, le flegmatique Bruce Willis (faisant ici écho à sa prestation dans L’ARMÉE DES 12 SINGES) qui flingue à tout-va dans son passé pour sauvegarder son présent rédempteur. Leur affrontement musclé pose intelligemment la question récurrente de ce genre d’exercice : Doit-on changer le passé ? Au final, un solide divertissement, bien moins loupé qu’il y parait !!

MEN IN BLACK III (Barry Sonnenfeld – 2012)

Black to the past

Jouant déjà avec l’esthétique classe et les phantasmes d’aliens des années 50, notre bureau de l’immigration interplanétaire exécute un savoureux moonwalk vers son époque pour y retrouver le punch du premier opus. L’intrépide grand 8 se met rapidement en marche sur un flow mordant de Pitbull (BACK IN TIME), et décoiffe sur son passage bon nombre d’icônes pop. Surpassant allégrement la loi de Murphy, l’agent Smith apporte du contraste au jubilatoire jeu de miroir glacial que se livrent Tommy Lee Jones et Josh Brolin. Surboosté à l’humour parfois subtil, la géométrie martienne s’applique parfaitement au cinéma terrien, car la 3D gonfle le plat et décevant MIB au carré en un bondissant MIB au cube, donnant un relief cartoonesque à cette folle course contre le temps. Yes Will can !!!

P.E.C.

From → CINEMA

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